BONNEAUD Jean + 1914 soldat au 107e RI

Publié le par MarcO BENOIT-PERISSAT

  •   Cousin

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    Nom : BONNEAUD- BONNEAU
  • Prénoms : Jean

     

  • Guerre : 1914-1918
  • Grade, unité, complément : Soldat - 107e R.I.
  • Matricule, recrutement : 1164 - Magnac Laval

  • Date naissance : 01/06/1891
  • Commune de naissance : Abzac
  • Département ou pays de naissance : 16 - Charente

  • Date décès : 08/09/1914
  • Commune de décès : Bussy-aux-Bois
  • Département ou pays de décès : 51 - Marne
  • Lieu décès, complément : ambulance n°7

  • Autres informations : Décédé des suites de blessures de guerre, à l'ambulance n°7-12 corps. Transcrit le 05/11/1914 à Abzac (16). Mention mort pour la France, inhumé à Vitry le François ( Marne), Nécropole Nationale " Vitry le François", tombe individuelle n° 1677 - Fils de Jean et de DESNOËL Marie - Beau-frère de François Audonnet tué en 1914.

 

 

JMO du 107e RI

État des faits

 

08 septembre 1914 : le Rgt reçoit l'ordre à 05:00 de reprendre les positions de la veille, et de les tenir à tout prix.

A 04:00 au moment ou le 2e bataillon se rassemble, une fusillade nourrie éclate vers le N.O., les balles balaient les rues du village. Des fractions du 78e se relient et dépasse les unités du 2e Btn.

Le Cdt de ce Btn (Cap Majord) donne alors l'ordre suivant :

6e Cie au nord du village pour en défendre l'accès

7e Cie à la lisière Nord du château de Beaucamp

8e Cie en réserve à l'Ouest du château.

Ces disposition très rapidement prisent et le courage des exécutants, permettent de tenir tête à un assaillant qui attaque avec une rare énergie.

Pendant ce temps, le 1er Btn laissant la 2e et 3e Cie ( 1 peloton)à la disposition du commandant du 3e Btn à Chatelraould, se porte avec les 1ere et 4e Cie sur la croupe à l'ouest du château de Baucamp, cette croupe est occupé comme suit :

1ere Cie à cheval sur la rue haute rue - château de Beaucamp

8e Cie à l'ouest de la 1ere

4e Cie à l'ouest de cette dernière

en arrière un Btn (3e du 126e) forme avec les unités précité un groupement tactique sous les ordres du commandant Sarot.

Le 3e tiens la lisière N de Chatelraould à l'Est.

9e Cie à l'église de Chatehaould et la hauteur à l'Est.

10e Cie à gauche de la 2e Cie qui est établie avec la 6e Cie à la lisière N du village et croupe à l'Ouest.

12e Cie en réserve du 3e Btn au sud de l'église

11e Cie en réserve à la disposition du Lt Col dans le ravin à 1 km S.E. De l'église

10:00 – à 10:00 le Lt Col reçoit du Colonel Cdt la 47e brigade la note suivante du Général Cdt la 24e Division.

 

8 septembre, 10:20, secteur d'Arzillère, Cdt 24e DI à Colonel Jacquot :

le général Cdt l'armée est venu en personne pour affirmer l'inéluctable nécessité de tenir mordicus sur les positions assignés ce matin. C'est aujourd'hui la lutte d'usure. Des armées Allemande attaquent sur tout le front. A tout prix ce front doit demeurer inviolable. On se fera tuer sur place, plutôt que je reculer d'un pieds. La manoeuvre offensive préparée par le Cdt de l'armée ne pourra s'exécuter que si le front demeure fortement tenu. Chaque soldat devra être prévenu de la grandeur de la mission qui lui est confiée et savoir que le sort du pays sera décidé dans la bataille engagée depuis 2 jours. Le général a pleine confiance dans l'énergie de chacun pour repousser tous les assauts qui pourront être livrés et gagner la victoire. Signé DESCOINGS

 

Toute la matinée et toute la journée, les unités du 1er Btn et du 2e Btn qui son dans la région du château de Beauchamp restent sous un feu d'artillerie et d'infanterie intense et trainent fermement sur leurs positions qu'elles ont organisées,

A 14:30 – le Lt Col reçoit du colonel Cdt la 47e Bde l'ordre suivant : «  le 108e évacue Courdemanges puis se reforme au sud de Chatelraould. Je mets se détachement sous vos ordres pour tenir à tous prix sur la position occupée. Signé Jacquot.

Le Cdt du 3e Btn envoie immédiatement la 10 Cie en reconnaissance au Nord de Chatelraould pour débrouiller la situation. Le Lieutenant Crabos tombe avec sa section dans une embuscade et est tué; Le sous lieutenant Mazière et le sergent Marbeouf s'efforcent de rallier la section de leurs camarades disloquée. Le 1er est tué. Le reste de la 10e charge et repousse la fraction allemande. Les autres unités tiennent ferme sur le front d'un Btn du 126e vint étayer en glissant une Cie entre la route et la cote 153, tandis qu'un Btn du 326e essaie un mais peu péniblement se prendre pieds à la cote 153.

19:30 – du coté du 1er Btn, 2 sections de la 5e Cie, une de la 8e Cie sous les ordres du Capitaine Laborderie, étayé par une Cie du 126e, 1 peloton de la 3e Cie, et 1 section de mitrailleuse du régiment prononce une attaque dans la direction de cote 130 (Ouest de Courdemanges), pour chasser l'ennemi qui avance. Ils le bousculent et prennent pieds croupe 1 km S de la cote précité.

A la même heure, l'ennemi lance un violente attaque sur la lisière Nord de Chatelraould. Les allemands repoussent nos patrouilles jettent des bombes incendiaires sur les maisons les plus avancées du village et ouvrent sur la lisières un feu violent de mousqueterie et de mitrailleuses; la ligne résiste.

Le capitaine Ravaud rallie brillamment sa compagnie qui a fléchit un moment. Finalement l'ennemi se retire dans la direction de Courdemanges.

21:30 – nouvelle attaque à l'ouest de la route; Cette attaque est arrêté net par les 1ere et 7e Cie étayés par la 3e qui, rejointe par les éléments qui l'avaient quittée le 3 septembre c'est reconstituée dans l'après midi. La nuit trouve toutes les unités du 107e sur leur position.

Pertes du jour : 33 tués, 190 blessés, 28 disparus

Ce jour là Jean BONNEAUD sera tué

 

 

 

 

 

Historique du 107e

 

BELGIQUE. BEAUMONT . LES ALLEUX. MARNE;. . . . . .

 

 

Belgique;

C'est le 06/08/1914 que le régiment quitta le ville d'Angoulême, au milieu des fleurs et des ovations enthousiastes.

Après avoir passé une quinzaine de jours en Argonne, puis près de la frontière belge, il fût engagé en Belgique, où il reçut le baptême du feu le 21 août à Isel, et le 22 à Grapfontaine (région de Neufchâteau). C'est là que tomba le capitaine Fouquet, le premier des officiers du 107e R.I. qui eut l'honneur de verser son sang pour la France.

Le régiment prit part à la retraite de Belgique, où il offrit à plusieurs reprises une résistance acharnée. Les ordres de repli successifs, provoqués par la situation générale, causèrent à chaque fois au 107e R.I. une déception ; car l'ennemi qu'il avait en face de lui avait toujours cédé le terrain en fin de journée et n'avait jamais songé à la poursuite.

 

Beaumont;

Le premier bond de cette retraite nous conduisit sur la Meuse à Beaumont. Après deux jours employés à fortifier la position par des tranchées exécutées d'une main encore peu expérimentée, le régiment fut porté, en entier, en formation de combat largement ouverte, sur le Bois de l'Hospice, à l'abri duquel l'ennemi avait forcé la Meuse.

Les 2e et 3e bataillons sont engagés d'abord. Comme au temps jadis, le commandant Michel parcourait à cheval sa ligne de combat pour en vérifier l'assiette et la solidité, sans souci des balles qui sifflaient autour de lui, car il fallait " montrer à ces jeunes gens qu'ils ne doivent pas avoir peur". Sa témérité ne fut pas de longue durée, il tomba bientôt pour ne plus se relever. Son successeur, le capitaine Campagne, lui fit rendre les honneurs sur le terrain même par les groupes de soldats qui passaient à proximité, hommage émotionnant en cette circonstance à leur vénéré chef. Mais bientôt après une grêle de balles et d'obus s'abattit sur le régiment : de nombreux officiers et soldats des trois bataillons restèrent sur le terrain.

Le 2e bataillon fut spécialement éprouvé, l'ennemi l'ayant laissé approché sans les tirer jusqu'à 400 mètres du bois. Les officiers, à ce moment-là avaient encore une tenue toute différente de celle de la troupe ; ils étaient particulièrement visés et suivis par des tireurs spéciaux. Puis, beaucoup avaient la fierté de ne pas courber la tête, ne voulant pas abdiquer l'honneur d'être visés : tel le lieutenant de la Dure, resté debout derrière sa section, la pipe à la bouche, et qui fut tué dans cet acte de témérité. Il fallut des ordres fermes du commandement pour les obliger à se confondre avec la troupe sinon c'eut été le désastre d'une infanterie sans chefs.

Cependant, le soir de cette journée du 28 août, nous étions maîtres du terrain, et bien qu'un tir d'artillerie lourde, guidé par de mystérieux signaux lumineux, nous eut encerclé de toutes parts, nous nous installions à Léthame, en cantonnement d'avant-poste et en tranquillité suffisante.

Les Alleux

Le deuxième bond, après de très pénibles marches, nous arrêta à l'est de Vouziers. Le 31 au matin, le régiment fut mis en marche vers le Nord-est. Alors que tous croyaient déjà à une reprise de l'offensive, l'ordre fut donné d'occuper défensivement les lisières nord du bois des Alleux.

Vers midi, l'ennemi en force repoussait nos patrouilles et arrivait au contact de la ligne de résistance, la lisière du bois. Les 2e et 3e bataillons qui étaient à gauche ne se laissèrent pas entamer, bien que de nombreux officiers eussent déjà payé de leur vie leur héroïque ténacité : le lieutenant Schmidt, tué sur sa mitrailleuse qu'il avait tenu à servir lui-même sur des objectifs de premier ordre ; tué aussi le lieutenant de la Combe, en entraînant ses hommes dans une folle contre-attaque. Mais aussi combien d'ennemis au tableau ! Chacun comptant se victimes, comme un chasseur compte ses perdreaux, en oublie le danger. Le lieutenant de Laborderie, commandant la 8e compagnie, ravitaille lui même ses hommes en cartouches, car une semblable boucherie ne va pas sans vider les cartouchières.

Cependant à droite, le 1er bataillon est tourné par une infiltration de l'ennemi dans les grand bois ; après une résistance prolongée par une contre-attaque à l'arme blanche, les munitions étant épuisées et le ravitaillement n'ayant pu parvenir, il fut obligé de prendre une positon plus en arrière : ceci amena le repli de tout le régiment.

L'ennemi épuisé ne poursuivit pas, et à trois kilomètres de là, le cantonnement, simplement gardé, ne fut pas inquiété.

Un troisième bond nous mena le 2 septembre sur la Butte de Souain. Le régiment avait gagné cette position après une marche continue de 8 heures du soir à midi. Il ne fut pas attaqué. Tous étaient harassés par cette suite ininterrompue de marches et de combats ; néanmoins, la retraite continuait en ordre vers Suippes et Vitry.

Le 1er bataillon formait l'extrême arrière-garde du corps d'armée; Laissée près de la Cheppe en soutien d'artillerie, la moitié de ce bataillon se trouva coupée du régiment dans la nuit du 3 au 4. Il s'y joignit une fraction du 138e R.I. également isolée, et une centaine d'homme de tous régiments. Le capitaine de Beaucorp qui avait pris le commandement de ce détachement de 12 officiers et de 800 hommes, chercha vainement à rejoindre le corps d'Armée dont les colonnes ennemies, en marche vers le sud, le séparaient. Ce n'est qu'a Mailly qu'il put connaître l'emplacement exact du XIIe corps, et il rejoignit, en pleine bataille de la Marne, le régiment déjà fort éprouvé et où ce renfort fut un appoint très apprécié.

 

Marne

Le régiment se trouvait aux environ de Vitry le François quand il reçut l'ordre, tant attendu, de l'arrêt de la retraite, de la résistance sur place jusqu'au dernier sang.

Seul contre toute une division, le 107e tint pendant toute le journée du 06/09/1914 sur la ligne Courdemanges-Huiron-Frignicourt. Ce dernier village fut perdu et repris plusieur fois, et la compagnie du capitaine Ducasse s'y distingua particuliérement.

Puis, de concert avec les éléments du 78e, et du 16e et du 108e R.I., la résistance se concentra enfin autour de Charelraould et du chateau de Beaucamp, ligne que l'ennemi ne parvint pas à entamer, malgré les assauts, malgré les tentatives de surprise de nuit, malgré les simulacres de redition. C'est là que fut traîtreusement abattu le lieutenant de Laborderie, alors qu'il s'étati mis debout, pour arrêter le feu de sa compagnie sur un ennemi qui levait la crosse.

Le 08/09/1914 Jean BONNEAUD sera tué

Cinq jour le luttes incessantes, faisant suite à une retraite dont la rapidité n'avait pas empêché l'ordre le plus parfait, avait mis à bout nos forces, décimé nos effectifs. Mais le plus noble esprit animait tous ces Français, sentant qu'entre les mains de chacun d'eux, était tout le sort de la Patrie, qu'une faiblesse sur un seul point pouvait compromettre tout l'échafaudage de la suprême résistance.

Les officier se multiplièrent, se montrant partout pour ranimer les courages : voici le commandant Campagne qui sent de l'hésitation dans l'une de ses sections pour faire un bond en avant ; il saisit un fusil, abat plusieurs ennemies à bout portant. Cet acte entraîne tous les hommes, qui occupent aussitôt le poste indiqué, tandis que les Boches prennent la fuite.

Dans une lette personnelle au lieutenant-colonel Royé, le commandant du XIIe corps d'Armée résumait ainsi l'impression laissé par le 107e. " votre régiment est admirable, j'ai dit aux représentants du G.Q.G. qu'aucun autre dans l'Armée française n'aurait mieux fait."

Le 11 au matin, l'activité du feu de l'ennemi se ralentit. A l'aube, le talus du chemin de fer est encore occupé ; deux heure après, il n'y à plus personne : toute la ligne s'ébranle. Les ruines fumantes de Courdemanges et Huiron sont définitivement dépassées. Pendant quatre jours de poursuite, parcourant 80 kilomètres nous ne rencontrons aucune résistance. Mais les Boches ont eu le temps de choisir leurs positions : ils y sont déjà solides et nous n'avons plus d'artillerie pour les en culbuter. Bataille de la Marne, début le 05/09/1914, termine le 14/09/1914.

 

Publié dans 1914

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